Les Muches

Les habitants des villages du plateau picard ont réalisé, durant la seconde partie du XVI ème siècle et la première moitié du XVII ème siècle, de vastes souterrains aménagés, désignés sous l’appellation régionale de muches (le terme prend son origine dans le patois picard : « mucher » signifie cacher).

Durant les époques troublées des guerres de religion, de la guerre de Trente ans et de la Fronde, ces ouvrages avaient pour fonction principale d’abriter les biens, les récoltes, le bétail et de servir de refuges pour les villageois quand le péril était imminent.

Les muches s’étendent le plus souvent sous les villages mais peuvent se prolonger à leur périphérie. Ces réseaux, à l’organisation primitive très cohérente, se développent horizontalement dans la craie sur un ou deux niveaux, à une profondeur moyenne comprise entre 10 m et 15 m.

Au bas d’une longue descente, une ou plusieurs galeries, plus ou moins rectilignes et ramifiées s’entrecroisent pour constituer une trame de rues bordées de chaque côté par une suite de salles simples ou doubles, le plus souvent rectangulaires et parallèles entre elles.

Des aménagements utilitaires sont taillés dans le sol et les parois : alvéoles pour lampes à huile et chandelles, niches de tailles diverses, banquettes, auges… De petites caves ou silos sont quelquefois creusés à l’intérieur des salles. En rapport avec l’importance du village de l’époque, le nombre de ces chambres peut varier de quelques dizaines à plus d’une centaine.

Sollicité par la municipalité au début des années 1980, suite à de nombreux affaissements de terrain, le GIEOS ( Groupement d’Intervention et d’Etude des Ouvrages Souterrains) a pu établir des relevés topographiques précis du vaste souterrain de Talmas.

Ces muches sont privées, elles ne sont pas ouvertes à la visite.

On peut avoir un aperçu de ce type de souterrain sur le site de Naours (village à proximité) avec ses grottes souterraines.